vendredi 14 avril 2017

Lettre ouverte aux catholiques toujours perplexes

L'abbé Lorans a publié dernièrement sur le site officiel de la (néo) fsspx un petit texte intitulé de façon bizarre " Itinéraire d'un catholique non perplexe". L'abbé Lorans a en fait simplement modifié le titre du livre publié en 1985 par Mgr Lefebvre "Lettre ouverte aux catholiques perplexes" en lui apposant une négation.  Tout un programme. Pourquoi M l'abbé Lorans se sent-il obligé d'apposer une négation concernant la perplexité des catholiques en 2017 ?

Ce petit mot de M l'abbé Lorans laisse en effet tout bon catholique plus que perplexe. Comment se fait-il qu'un catholique pouvait être perplexe en 1985 et ne le serait plus en 2017 avec un  François qui va bien plus loin que Jean-Paul II dans l'application de la réforme conciliaire ? Même le plus aveugle des hommes est aujourd'hui obligé d'admettre que François "va très loin" dans le chemin de l'hérésie. Même les journaux de gauche le reconnaissent. Mais cela semble laisser Georges (alias l'abbé Lorans) sans perplexité. Incroyable. On se demande aussi au passage comment M. l'abbé Lorans prétend être sans perplexité sur la situation "illégale" de la fraternité avant 2009 et qu'il se réjouisse en même temps de la "levée" des excommunications, de la "reconnaissance" de la Messe traditionnelle par des modernistes, et des mariages de la fsspx. Contradictoire.

Il semble en tout cas que le chargé de communication de la fsspx ne soit pas vraiment perplexe par rapport à la destruction de l’Église par les autorités officielles.

Mais ce petit mot est  tourné pour le rendre acceptable au lecteur. "Ce n'est pas Rome, pourrait  dire M. l' abbé Lorans, que Georges  ne regarde plus sans perplexité mais la tradition à la suite de Mgr Lefebvre". Jusqu'ici nous sommes assez d'accord. Les catholiques de la tradition n'ont en effet jamais eu aucun complexe à suivre les prêtres de la résistance.

Où se situe alors le vice de ce petit texte en apparence bien insignifiant ?

 C'est qu'en vérité, il s'y trouve une inversion du combat de Mgr Lefebvre. La première chose que Mgr Lefebvre attendait de Rome avant toutes les autres réformes, c'est que les autorités officielles reconnaissent la Royauté du Christ sur toutes les âmes et les sociétés : affirmation catholique qui n'est que la conséquence de sa divinité. C'était cela la première raison d'être de la fraternité St Pie X : L'honneur de Dieu, de son Christ et de son Église et pas son petit profit personnel. C'était toute la différence avec les ralliés qui ne recherchent que leurs petits avantages locaux.
 
La perspective de Menzingen et ses agents de communication n'est donc plus du tout celle de Mgr Lefebvre. La  chose qui compte pour eux, c'est le couronnement de la fsspx par la Rome conciliaire,  sa reconnaissance, sa légalité aux yeux des autorités romaines, même apostates.  Ce n'est plus une œuvre au service de Dieu et de Son divin honneur outragé, mais Dieu au service de l’œuvre et de sa reconnaissance sociale. C'est un retournement de l'idéal catholique. Un retournement de la Charité qui, normalement, ne recherche pas sa propre gloire mais celle de son Dieu et Sauveur.
"Peu importe l'apostasie du pape, l'essentiel , pensent-ils,  consiste à avoir notre petite prélature, nos petits prieurés reconnus, nos petits mariages reconnus et alors nous resterons sans perplexité."

Au fond, Georges est un égoïste, un homme sans cœur, sans âme, sans désir de voir Rome convertie. Un homme sans grande perplexité devant la perte de la foi, sans perplexité face à la destruction de la morale catholique.

Notre-Dame de la Salette, Elle au moins, était perplexe, Elle pleurait en annonçant que Rome perdrait la Foi. Notre-Dame de Fatima aussi était perplexe : au point qu'elle demandait à des petits enfants de se sacrifier pour les pécheurs qui tomberaient en enfer comme neige en hiver. Mgr Lefebvre s'indignait des réformes conciliaires mais Georges et ses amis, eux,  sont sans perplexité.

Bernadus